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scream and shout

scream and shout (Photo credit: mdanys)

Y’a des jours comme ça où tout ne va pas pour le mieux…

Des jours où t’en a marre de devoir t’extirper de la couette pour préparer un biberon aussitôt celui-ci réclamé, sous peine de terribles sanctions : la petite tête des mauvais jours, celle qui fronce les sourcils et fait les gros yeux, pleure pour un rien, refuse de manger, de s’habiller, et, bien entendu, de se mettre en route pour l’école alors que l’heure tourne.

Des jours où t’en as marre de répéter « allez, viens » avec une putain de voix mielleuse cinquante fois par jour : pour le sortir du lit, pour lui faire prendre son petit déjeuner, pour l’emmener dans la salle de bains en vue de le débarbouiller, pour l’exfiltrer de l’immeuble, pour le faire marcher dans la rue ; puis le soir, pour le faire sortir de la salle de classe, pour le pousser à quitter le parc où tu t’es pelé pèles les miches pendant des plombes tandis qu’il creusait des trous à la recherche de vers de terre, pour le faire entrer dans son bain, pour le faire sortir de son bain, pour lui demander de passer à table, pour l’inciter à ranger son bordel, pour le mettre au lit.

Marre de cette rengaine:

« Mange.
N’oublie pas de manger, mon grand. 
Tiens, mange. 
Allez hop, une bouchée.
Allez, c’est presque fini».

Et de finir par lui donner la becquée, pendant que ton repas refroidit, parce qu’il a plus envie de gigoter ou de dessiner que de porter sa petite fourchette à sa bouche.

Marre de lui courir après pour l’habiller, marre de te plier en quatre pour faire entrer sa jambe gauche dans le trou gauche de sa culotte, puis de son pantalon. Marre d’avoir encore mis les deux jambes dans le même trou, et de devoir tout recommencer.

Marre d’avoir les mains pleines de merde parce qu’il refuse toujours, à plus de 3 ans, de s’asseoir sur le trône, petit roi fainéant, et qu’avec les couches,  faut dire les choses comme elles sont, tu t’en fous partout.

Marre de l’immuable rituel pré-dodo A-vous-dirais-je-maman-mon-petit-lapin-as-tu-du-chagrin-doucement-doucement-s’en-va-le jour que tu chantes avec l’entrain d’un condamné aux travaux forcés, et donc encore plus faux que d’habitude.

Marre d’essayer de rester calme quand il enlève ses petites pompes et s’assoit par terre en pleine rue parce que tu lui as refusé une sucette.

Y’a deux-trois trucs dont tu n’as jamais marre, faut avouer.  Deux-trois trucs que tu vivrais bien aujourd’hui, demain, après-demain, et pour l’éternité. C’est ta joue contre la sienne, incroyable comme elle est douce, plus douce que tes lèvres qui embrassent son front, le creux de son nez, la chaleur de son cou. C’est vous, gravissant les escaliers de Montmartre, main dans la main. « REGARDE MAMAN, C’EST PARIS ! ».

Mais déjà, sa petite main lâche la tienne. Et le voici qui court, aussi vite que le lui permettent ses petites jambes, au loin.

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6 commentaires

  1. Monzies · mars 18, 2014

    Ouuuuh, trop mignon, je vais pleurer…

    • Asha Bottée · mars 19, 2014

      Ca me rassure parce que la majeure partie est quand même assez violente!

  2. Aurélie ROUILLAC · mars 18, 2014

    J’aime …, ton dernier article..

    Aurélie

  3. Nerot · mars 19, 2014

    Humm … ça donne envie! Caustique à souhait et de quoi redonner du punch à celles qui ne sont pas mamans!

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