La guerre encore, toujours, partout

Quand j’ai récupéré mon fils ce matin là, l’ennemi avait déjà gagné du terrain. Je le savais, chaque minute qui passait voyait la vermine progresser, menée par de jeunes officiers assoiffés de sang.

J’ai alors rassemblé mes forces et mes troupes. Nous avons à notre tour été sans pitié, ratissant le moindre cm2. Nous agissions avec méthode et détermination, ne laissant aucune chance à ceux que nous faisions prisonniers : d’abord l’électrocution – notre cher Président ayant considérablement augmenté le budget de la Défense, nous disposions d’engins issus de la plus haute technologie – puis la noyade. Au bout de quelques heures, des centaines de cadavres flottaient à la surface de réservoir qui jouxtait le champ de bataille.

Nous étions épuisés, mais galvanisés par la victoire qui, rougeoyante, se profilait à l’horizon. De glorieux chants de guerre emplirent nos poumons lorsque la dernière des vermines fut écrasée.

Fourbus mais rayonnants, nous bivouaquâmes non loin de notre cimetière aquatique. Ivres de joie, nous trinquions à l’avenir, aux galons des uns, aux médailles des autres, quand soudain se dressèrent devant nous quelques silhouettes, pâles et terrifiantes. Ah les enflures, ah les raclures… Jusqu’alors dissimulées sous les herbes hautes et drues, elle s’apprêtaient à nous occire.

Nous avions tout donné, les forces désormais nous manquaient pour le corps à corps final qui finirait, à n’en pas douter, par nous anéantir. Je n’avais plus le choix. Je m’emparai de la tondeuse, et appuyai sur le bouton rouge. Vermines et herbe hautes volèrent en tous sens. Ce fut un carnage, que je ne pus maîtriser. Voilà pourquoi je ne m’étais jamais résolue, lors de mes faits d’arme précédents, à faire usage de l’Arme Ultime. Je savais que les dommages collatéraux seraient terribles. Mais quelque chose, cette fois, avait cédé en moi. J’avais pété les plombs.

A présent mon fils ressemble à une tondue d’après-guerre et moi je chiale-ris nerveusement.

Et le pire, c’est que je crois que la vermine a réussi à ramper jusqu’à moi. Elle est sur ma tête, elle est dans ma tête, CONFINEZ-MOI!!!

 

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