Hors-la-loi

Il était posté là, entre l’étal du marchand de quatre saisons et celui du fromager. Nos regards se sont croisés. « Vous en voulez ? » ? J’ai pesé le pour et le contre, soupesé les risques et les bénéfices, tout ça en une seconde. Et j’ai acquiescé. Je n’en pouvais plus, il m’en fallait. Il m’a fait signe de le suivre, et m’a menée jusqu’à la contre-allée où il était garé. Un coup d’œil à droite, un autre à gauche, la marchandise était déballée. J’y ai plongé le nez. Du bon matos, assurément, le genre à vous faire partir en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Dieu merci j’avais du cash sur moi. Je lui ai tendu les billets, on s’est souhaité bon courage, et je suis partie, prenant l’air de celle qui n’avait rien à se reprocher.

Aujourd’hui j’ai acheté des fleurs de contrebande. Elles sont dans un vase sur ma cheminée, ça embaume l’illégalité .

Aujourd’hui j’ai désobéi.