Vous faites partie de ces gens qui cauchemardent dès qu’on leur annonce qu’ils vont devoir commenter un pauvre powerpoint à la réu avec Duchmol ? Vous vous liquéfiez à l’approche de votre entretien annuel avec big boss? La simple idée de devoir dire un petit mot au mariage de votre meilleur pote vous donne des sueurs froides ? J’ai la solution à votre problème, qui, incidemment, est aussi le mien.
Pourquoi j’écris à votre avis ? Eh ben entre autres parce que j’assure pas une cacahouète à l’oral. Un jour il faudrait que je compte le nombre de « heu » qui ponctuent mes interviews. Mais j’ose pas le faire, trop peur de devoir assumer pleinement la responsabilité de cette élocution minable et d’en tirer les conséquences en me retirant de la vie journalistique.
Du coup, quand j’ai vu tourner cette info sur le toast challenge, j’ai inspiré un grand coup et je me suis inscrite (Merci Alfred hein !).
C’est quoi le toast challenge ? Une sorte de concours d’éloquence bon esprit, avec speed coaching intégré.
Me voici donc dans un chouette bar du côté d’Oberkampf, en compagnie de jeunes gens ma foi fort sympathiques (on est même venu me parler alors que j’étais attablée seule, en plein blocage autiste, c’est dire. Merci Matthieu hein !).
Nous sommes une trentaine, dix d’entre nous doivent être tirés au sort pour venir porter un toast d’une à deux minutes sur scène. Matthieu a beau me charrier pour me détendre, à l’intérieur c’est le 6 juin 44, mon cerveau me bombarde d’adrénaline et de cortisol, j’ai le visage en feu, je sue à grosses gouttes, mais qu’est-ce que je suis venue foutre là bordel de merde ?!?
Pourtant l’ambiance est franchement conviviale, on acclame chaque candidat avant et après sa prestation, bravo-hourra-applaudissements-t’asgraveassuré-c’estvraitucrois-ouaisj’tejure-merci ! Il faut dire qu’Annabelle, l’organisatrice en chef de l’événement est canadienne. D’où l’esprit « Amazing ! » de la soirée. On est là pour apprendre des trucs certes, mais de façon cool, décontractée, fun, loin, très loin de l’académisme auquel nous a habitué le système français. Et putain ça fait du bien !
On toaste à la joie de vivre puis à l’échec, je suis en panique mon sujet c’était ça version 2 en 1, shampoing + après-shampoing, va falloir que je trouve autre chose si ça tombe sur moi. Un nouveau tirage au sort ? Une nouvelle goutte qui coule le long de mon dos. On toaste aux mecs qui matent en terrasse, aux cheveux bouclés, aux free hugs, à Simone Weil, aux femmes, aux intermittents du spectacle… Après chaque prestation Annabelle prodigue ses conseils avisés et toujours bienveillants à l’impétrant toasteur. Je ne vais pas entrer dans les détails, ce serait spoiler, mais je peux vous dire qu’il y est question de pipi, de doudous, et de boobs.
Il ne reste plus que deux passages, je commence à me détendre.
Et là, BAM ! « Asha Bottée est demandée sur scène ». Je reste interdite deux secondes, et puis j’y vais, je plonge en eaux profondes (et troubles). J’ai pas le choix, faut que j’assure, alors je me lâche. Je porte un toast au courage et aux courageux, à ceux qui y vont malgré les mains qui tremblent, la voix qui chevrote, les jambes qui flageolent. Le public me sourit, ce toast est pour lui aussi, je le lui dédie.
Tonnerre d’applaudissements ! On me fait une ola ! On me porte en triomphe, C’EST INCROYAAABLE !!!
Bon. En vrai c’était pas mal, mais Annabelle demande de recommencer, en étant davantage, heu, panthère.
Dont acte. Je me lance, je suis à fond, je m’approche du bord de la scène, prête à bouffer mon auditoire. Mais ouais les gars, les chattes bottées, les lionnes, les tigresses, les panthères, c’est la même mifa tout ça !
Et vous savez quoi ? J’ai gagné un prix ! J’avoue, on était toutes fières sur scène avec nos bouteilles de champ à la main, miss investie (Simone Weil), miss décalée (Bouclette), et moi-même-miss-transformée-maîtresse-du-monde.
Après ? Après je suis rentrée chez moi, vidée mais mais encore excitée (je me dit que ça doit faire ça, un huit feuilles après trois rails…). Heureuse d’avoir osé, heureuse d’avoir rencontré de chouettes personnes et heureuse de rentrer chez moi avec plein de bons conseils dans ma besace, dont je me suis juré de faire bon usage lors de mes prochaines interviews.
Alors, le prochain toast, c’est vous qui le portez ?
Quoi : Toast Challenge
Où : A Paris (pour l’instant)
Quand : tous les deux mois
Combien : 14 euros, conso comprise
Pour plus d’infos, ça se passe ici.
Un ressenti parfaitement décrit. J’en tremble encore… mais j’en redemande !
Nous vaincrons !
Caro
Yes we can!
(petit bug dans le lien)
Merci Cédric, je viens d’arranger ça
Salut
C’est effectivement très bien décrit (on était à la même table si tu te souviens je suis éducateur spécialisé).
C’était très sympa et tu as assurée 😉
A la prochaine
Franck
Merci Franck, à la prochaine! PS : oui je me souviens de toi!
Oui a la prochaine
Je suis pressé d’entendre ton super toast 😉
Franck